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Affichage des articles du avril, 2020

Wallonie : 570 contact tracers pour casser la transmission du virus en Wallonie

À quelques jours de la première phase de déconfinement, c’est le branle-bas de combat à tous les étages dans la maison Belgique afin de permettre une reprise progressive du travail en toute sécurité. À côté des masques, les Régions finalisent les préparatifs pour rendre opérationnel les cellules de contact tracing dès lundi. Ces call centers seront chargés dans chaque Région d'identifier les malades du coronavirus et des personnes qu’ils ont rencontrées après le déconfinement. " Il s’agit de suivre et retracer le parcours ainsi que l’entourage des personnes qui ont été contaminées par le Covid-19 pour couper la chaîne de transmission du virus ", résume Stéphanie Wilmet, la porte-parole de la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale. C’est l’Aviq qui, en Wallonie, se retrouvera en première ligne pour coordonner le contact tracing. " L’Aviq dispose d’une cellule spécialisée dans le suivi des maladies infectieuses. Cette cellule avait déjà été chargée d’

Les contours de la Force sanitaire se précisent

Le Premier Ministre a  présenté ,  devant l’Assemblée nationale, les grandes lignes du volet « Tests-Identification des contacts» dans le cadre de la stratégie de sortie du confinement. « Dès lors qu’une personne aura été testé positive, nous engagerons un travail d’identification et le test de tous ceux, symptomatiques ou non, qui auront eu un contact rapproché avec elle. Tous ces cas contacts seront testés et seront invités à s’isoler, compte tenu des incertitudes sur la durée d’incubation. «Les professionnels de santé libéraux, notamment médecins généralistes et infirmiers libéraux (...) constitueront d’une certaine manière la première ligne dans cette recherche des cas contacts pour tout ce qui concerne la cellule familiale. Je sais qu’ils peuvent se mobiliser pour cette mission et nous les accompagnerons pour cela». «En appui, les équipes de l’Assurance Maladie assureront la démultiplication de cette démarche d’identification des cas contacts au-delà de la cellule fam

Allemagne : 20 000 personnes, 4000 équipes de 5 personnes, mobilisées pour le suivi des contacts

Le gouvernement allemand s'est engagé à assurer le suivi le plus complet possible de toutes les personnes en contact avec des personnes infectées   afin de lutter contre la pandémie. Cela fait partie d'un plan en 10 points que le cabinet a approuvé lundi. Tant que l'application Corona (équivalent allemand de StopConvid) ne sera pas prête, les autorités sanitaires feront appel à 20 000 personnes (et peut être même a l’armée) pour identifier et contacter les personnes-contact. Selon Angela Merkel, puisque le nombre de nouveaux cas est tombé en dessous de 3 000, il faut à nouveau essayer de retracer précisément "toutes les chaînes de contact". Il ne s'agit donc plus seulement de sauver le système de santé de l'effondrement. L'objectif est maintenant de permettre le moins de nouvelles infections possible jusqu'à ce qu'un vaccin soit prêt. La stratégie pour ce faire est le suivi des personnes-contact (Kontaktpersonen-Nachverfolgung). 

La Belgique recrute 2000 enquêteurs" pour surveiller l’évolution de l’épidémie

Tracer les personnes infectées par le coronavirus pour assurer le déconfinement, voilà la priorité des autorités nationales. La Belgique va recruter 2 000 enquêteurs pour organiser une surveillance par téléphone.  Leur mission sera d'identifier par téléphone les personnes susceptibles d'être contaminées. " Pour chaque nouvelle personne infectée, il (l'enquêteur) va la contacter en lui demandant avec qui cette personne a été en contact ces 14 derniers jours ", détaille le député fédéral Gilles Vanden Burre. L’élu écologiste précise aussi qu’on " ne donne jamais le nom de la personne ". Les enquêteurs ne préciseront pas non plus le lieu potentiel de la contamination ou quand cela aurait pu se produire. Cet outil s'ajoute aux consignes de sécurité pour réussir la sortie de crise. " Il est fondamental de pouvoir en parallèle tracer de manière détaillée l'évolution de la maladie parce que sinon on risque d'avoir dans quelques mois un

Royaume-Uni : une brigade de 18000 enquêteurs sanitaires pour permettre l'identification et l'isolement des cas contact

Matt Hancock, le ministre britannique de la santé, a déclaré au Financial Times, qu'une opération "à grande échelle" sera mise en place dans les semaines à venir pour identifier les personnes nouvellement infectées et avertir rapidement celles avec lesquelles elles ont été en contact. Le gouvernement recrute actuellement une armée de 18 000 personnes, dont des conseillers municipaux et du personnel de santé publique. Il développe également une application pour smartphone afin de cartographier les contacts potentiels. Selon Jeremy Hunt, l'ancien ministre de la santé, le défi logistique de la mise en place du nouveau système " ne doit pas être sous-estimé".   Le service de santé publique a procédé à des recherches des contacts pendant six semaines entre janvier et mars, alertant près de 4 000 personnes sur le risque d'infection à la suite d'environ 590 cas positifs. Il a toutefois mis fin à ce programme le 12 mars, arguant qu'il n'é

Jean-François Delfraissy : il faut tabler sur environ 30 000 personnes

Dans un entretien accordé au Monde, ( Pour réussir le déconfinement, « il faut une adhésion de la population » ),  Jean-François Delfraissy,  Président du conseil scientifique, décrit l e dispositif de traçage des contacts.  "Il nécessite des équipes dédiées pour identifier les contacts en interrogeant les cas identifiés. On a souvent présenté à tort cette opération en Corée du Sud comme reposant sur le tout-numérique. Elle impliquait aussi une brigade mobile de 20 000 membres.  Comment monter une telle brigade en deux semaines en France ? Tout une série d’acteurs qui ont joué un rôle limité jusqu’ici doivent être utilisés. Vu la taille de notre pays, il faut tabler sur environ 30 000 personnes : des médecins généralistes, des soignants, des membres du milieu associatif, les services sanitaires des mairies… Sans cela, cela ne marchera pas".

Le conseil scientifique recommande la mise en place d'un service professionnalisé de santé publique de détection, de suivi, d’isolement des cas et de leurs contacts

Le Conseil Scientifique, dans son avis du 20 avril , publié le 24, identifie les six pré-requis  Mise en place d’une gouvernance en charge de la sortie de confinement Des hôpitaux et des services sanitaires reconstitués Des capacités d’identification rapide des cas, de leurs contacts, et d’isolement des patients et de tous les porteurs sains contagieux Un système de surveillance épidémiologique capable de détecter les nouveaux cas Critères épidémiologiques Des stocks de protection matérielle pour l’ensemble de la population C'est le prérequis 3 ( Des capacités d’identification rapide des cas, de leurs contacts, et d’isolement des patients et de tous les porteurs sains contagieux ) qui nous intéresse ici. Voici la description qu'en donne le Conseil Scientifique.  Une capacité diagnostique des nouveaux cas reposant sur des tests RT-PCR fiables et accessibles sur l’ensemble du territoire, après une prescription médicale. Un système efficace s’appuyant sur

Pour faire la guerre au virus, armons numériquement les enquêteurs sanitaires

Pourquoi se focaliser sur une application qu'il faudra discuter à l'Assemblée nationale et qui risque de ne jamais voir le jour, alors que nous devrions déjà nous concentrer sur la constitution et l'outillage numérique d'une véritable armée d'enquêteurs en épidémiologie ? Tribune Le débat sur l’apport du numérique à la résolution de la crise sanitaire actuelle est bien mal engagé. Une énergie considérable est consacrée à développer et affiner le controversé projet d’application de traçage StopCovid, dont la faisabilité et l’utilité restent pourtant sujettes à caution. Pendant qu’on en développe plusieurs versions, qu’on engage un bras de fer avec Google et Apple et qu’on mobilise les parlementaires à discuter et voter sur une application qui risque de ne jamais voir le jour, rien n’est dit de la préparation de l’équipement numérique de la «force sanitaire», cette «armée» d’enquêteurs de terrain qu’il va falloir déployer à partir du déconfinement pour r

Santé publique France : En quoi consiste le travail d’enquête ?

3 questions à Alexandra Mailles, épidémiologiste à Santé publique France Le travail d’enquête des épidémiologistes de Santé publique France en phase 2 consiste à rechercher et suivre les personnes contact. Lorsqu’un cas est confirmé, une enquête en deux temps est ouverte. La première phase consiste en ce qu’on appelle l’enquête prospective, ou “contact tracing” en anglais, ou bien “recherche et suivi de contacts”. Il s’agit là d’identifier toutes les personnes qui ont été en contact direct avec le patient depuis le début de la maladie. Une fois ces personnes identifiées, il va alors falloir évaluer le niveau de risque d’une possible contamination, en fonction de différents critères d’exposition : proximité du contact, durée, fréquence, etc… S’engage alors un suivi de ces personnes de 14 jours suivant le dernier contact avec le patient pour pouvoir surveiller d’éventuelles apparitions de premiers symptômes.    Si le niveau de risque est élevé, le suivi sera actif,

Jean-François Delfraissy : comment monter une telle brigade en deux semaines en France ?

Président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy recommande le 26 avril, dans Le Monde, de s’appuyer sur la responsabilité individuelle et citoyenne de chacun pour réussir le déconfinement à partir du 11 mai. Extraits (...) L’identification rapide des cas et de leurs contacts nécessite d’importantes capacités diagnostiques avec les tests RT PCR [qui détectent le matériel génétique du virus]. Nous partons avec une capacité de 100 000 à 150 000 tests par jour. C’est le minimum pour dépister sur l’ensemble du territoire les 2 000 à 3 000 nouveaux cas quotidiens. Sans compter les personnes asymptomatiques, qui représentent environ 20 % des porteurs du virus. Nous devons tester très largement les personnes qui ont le moindre symptôme évocateur. Il faut écouter les gens et, dans le doute, les tester. (...) Une fois qu’on a identifié des cas, comment voyez-vous le dispositif de traçage des contacts ? Il nécessite des équipes dédiées pour identifier les con

William Dab : il y a une sorte de procrastination

  Quand vous faites la guerre, si vous n'avez pas l'effectif des troupes et des armements en face de vous, vous ne pouvez pas vous battre et ça, nous ne l'avons pas. Pour l'instant, il n'y a que des épidémiologistes britanniques qui ont fait des estimations du nombre de personnes infectées en France. Or, nous avons les compétences pour faire cela. La question est donc  de savoir si elles ont été sollicitées et par qui ? Ensuite, il y a des centaines de gens qui se contaminent tous les jours. Pourquoi se contaminent-ils ? C'est absolument essentiel d'avoir la réponse. Et là aussi, on peut avoir des pistes. Alors bien sûr, on ne peut pas investiguer des centaines et des milliers de cas tous les jours. Mais enfin, en épidémiologie, il y a une méthode qui a fait ses preuves, qui est celle du sondage. En fonction des moyens qu'on a, on peut investiguer une personne sur 100 ou une personne sur 200 et essayer de comprendre pourquoi tant de gens se conta

Renaud Piarroux : l'expérience des épidémies et de leur gestion sur le terrain s’est perdue en France,

Renaud Piarroux, chef du service de parasitologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, prône un suivi étroit des cas sur le terrain, parallèlement au confinement, afin d’éviter une deuxième vague de contamination.   Extraits Concrètement, quelle stratégie faudrait-il mettre en œuvre ? La France n’a pas adopté la stratégie de certains pays qui ont déployé des équipes pour identifier les cas, rechercher les porteurs du coronavirus dans leur entourage, isoler tous les porteurs parallèlement au confinement. Cette méthode implique de nombreux tests, des enquêtes épidémiologiques et l’isolement de toutes les personnes qui pourraient être porteuses du virus. Aujourd’hui, quand un malade vient aux urgences à l’hôpital et qu’il ne remplit pas les critères d’une hospitalisation, il repart avec une fiche donnant quelques consignes, une invitation à s’inscrire sur Covidom [application gratuite de suivi à domicile], mais on ne lui donne pas de masques, ni de solution hydroalcooliq

Allemagne : les centres de santé examinent et re-saisissent chaque jour à la main des milliers de fax à la main

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La vie publique en Allemagne est largement paralysée depuis des jours afin de ralentir la propagation du nouveau type de virus corona. Les mesures comprennent également une ingérence dramatique dans les droits fondamentaux , comme des restrictions de sortie.   Au départ, seuls les nombres de nouvelles infections peuvent montrer si elles ont l'effet escompté. Mais leur fiabilité dans les semaines et les mois à venir est discutable.   Selon une étude de netzpolitik.org, les centres de santé   se plaignent de problèmes qui rendent leur travail inutilement difficile. Quiconque a jeté un coup d'œil aux chiffres des cas allemands dimanche pouvait presque avoir l'impression que le pire était déjà passé. Le jour ou   Angela Merkel a déclaré devant la presse,  que «nous continuons à réduire constamment la vie publique et les contacts sociaux », elle ne disposait pas d'informations agrégées et fiables à l'échelle nationale sur la propagation du coronavirus car ces chiffres, a