Jean-François Delfraissy : comment monter une telle brigade en deux semaines en France ?



Président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy recommande le 26 avril, dans Le Monde, de s’appuyer sur la responsabilité individuelle et citoyenne de chacun pour réussir le déconfinement à partir du 11 mai.

Extraits

(...)

L’identification rapide des cas et de leurs contacts nécessite d’importantes capacités diagnostiques avec les tests RT PCR [qui détectent le matériel génétique du virus]. Nous partons avec une capacité de 100 000 à 150 000 tests par jour. C’est le minimum pour dépister sur l’ensemble du territoire les 2 000 à 3 000 nouveaux cas quotidiens. Sans compter les personnes asymptomatiques, qui représentent environ 20 % des porteurs du virus. Nous devons tester très largement les personnes qui ont le moindre symptôme évocateur. Il faut écouter les gens et, dans le doute, les tester.
(...)

Une fois qu’on a identifié des cas, comment voyez-vous le dispositif de traçage des contacts ?


Il nécessite des équipes dédiées pour identifier les contacts en interrogeant les cas identifiés. On a souvent présenté à tort cette opération en Corée du Sud comme reposant sur le tout-numérique. Elle impliquait aussi une brigade mobile de 20 000 membres.

Comment monter une telle brigade en deux semaines en France ? Toute une série d’acteurs qui ont joué un rôle limité jusqu’ici doivent être utilisés. Vu la taille de notre pays, il faut tabler sur environ 30 000 personnes : des médecins généralistes, des soignants, des membres du milieu associatif, les services sanitaires des mairies… Sans cela, cela ne marchera pas.


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