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Affichage des articles du octobre, 2020

COVID Symptom Study : une application participative pour surveiller et comprendre le Covid19

  L'application pour smartphone COVID Symptom Study   (ex- COVID Symptom Tracker)  a été lancée au Royaume-Uni et aux États-Unis en mars 2020.  Elle a été développée par Zoe Global, en collaboration avec King's College London et Massachusetts General Hospital.   En trois semaines,  elle avait atteint 2 618 862 utilisateurs. Elle en compte aujourd'hui plus de quatre millions.  Cette application avait  été initialement conçue aux États-Unis pour soutenir une  étude sur la santé des infirmières.  Il s'agit de l'une des études scientifiques les plus importantes et les plus anciennes au monde avec 280000 participants remontant à 1976.   L'application enregistre la localisation, l'âge et les principaux facteurs de risque pour la santé. Les participants signalent quotidiennement  leurs symptômes, les consultations médicales effectuées, les résultats des tests, s’ils sont en en mode « isolement » ou leurs attentes en termes de prise en charge. Les personnes sans sym

Face à l’afflux de nouveaux cas, le traçage perd du terrain

En Europe, les programmes de traçage sont sous tension. Voire au bord de la rupture. La liste des cas-contact à appeler sous 24 heures s’allonge de jour en jour L’objectif de joindre 75 % des cas-contacts dans les 24 heures s'éloigne. Certains pays s’efforcent de renforcer les effectifs (France, Allemagne). Ou font appel à l’armée.   Dans certaines villes (Bruxelles) ou pays (Slovénie), les services de santé, submergés renoncent à rappeler chacun des cas-contact : la responsabilité de prévenir les cas-contact y incombe aux personnes testées positives Tour d’horizon Allemagne:  Dans un tiers des länder, les services de santé publique atteignent leurs limites.  Ils ne découvrent désormais l'origine d'une infection que dans moins de 30 % des cas. Le taux d’identification des causes diminue de plus en plus Les enquêteurs n'ont parfois plus le temps de demander toutes les listes de contacts aux restaurants et cafés afin d'identifier le lieu réel de l'infection Les au

Israël : le gouvernement confie la recherche de contacts à l'armée

L'explosion du nombre de cas en Israël (l'un des plus élevés au monde) avait contraint le gouvernement fin septembre à décréter le reconfinement. Alors qu’Israël amorce un déconfinement progressif, qui va s’étaler jusqu’en février 2021, le système de recherche de contacts n’est toujours pas opérationnel. Israël était parvenu au printemps à limiter la propagation du virus par des mesures de restriction très sévères : une levée trop rapide de ces mesures de restriction a rendu possible une deuxième vague. Ce n'est qu'en août, en pleine deuxième vague, que le gouvernement a chargé le commandement du front intérieur (un commandement de l’armée) de concevoir et d'opérer un système pour casser les chaînes de transmission. L'épidémie de virus était alors probablement déjà incontrôlable, La décision est probablement intervenue trop tard, car l'épidémie de virus était déjà incontrôlable. Fin septembre, seuls 1 400 traceurs de contact étaient à pied d’œuvre. Le systèm

Submergée, la Slovénie abandonne le traçage des contacts faute d'effectifs suffisants.

Le service épidémiologique de l'Institut national de la santé publique (NIJZ) a annoncé le 16 octobre qu'à partir du lendemain, il incombera aux personnes infectées d'informer toutes les personnes avec lesquelles elles ont été en contact étroit. Les enquêteurs peuvent traiter quelque 350 cas par jour : dix fois qu'au printemps. Le    16 octobre, 1 300 cas confirmés n’avaient pas pu être traités. Les épidémiologistes continueront à informer les personnes testées positives : informations de base, y compris sur la procédure de quarantaine et le code d'activation de l'application mobile de suivi des contacts #OstaniZdrav. La personne infectée recevra également des instructions pour avertir tous ceux qui ont été en contact avec elle et fournir des directives pertinentes. Les épidémiologistes ne détermineront donc plus eux-mêmes les contacts à risque et ne feront plus de propositions d’isolement. Indépendamment d'un changement dans son protocole, le service poursu

Pays Bas : 10 régions sur 25 arrêtent la recherche des contacts

Avec 6000 puis 8000 cas  par jour,  les services de santé néerlandais (GGD) sont soumis a rude épreuve.  Faute de personnel en nombre suffisant, les GGD de 10 régions sur 25 ont décidé de limiter la recherche de contacts.   Il incombe désormais aux personnes atteintes   d’ informer leurs proches et de leur conseiller de s’isoler.   Seuls les cas à haut risque et les colocataires sont encore appelés par le GGD,   sur les sources et les contacts se poursuivra, souligne le GGD. « Nous demandons plus de responsabilité aux personnes infectées pour informer leur propre environnement » annonce le   GGD Amsterdam. « La route est différente, le résultat reste le même: trouver et prévenir   les personnes susceptibles de propager le virus le plus rapidement possible ». Plusieurs GGD au mois d’aout, dont celui d'Amsterdam, submergés avaient déjà mis en œuvre cette procédure « allégée ».   Parmi les dix régions dans lesquelles le GGD  suspend les enquêtes systématiques auprès des contacts, figu

Un nombre croissant de voix se font entendre pour abandonner le traçage prospectif et passer au traçage rétrospectif comme au Japon

  Un   nombre croissant de voix se font entendre pour abandonner le traçage prospectif (pratiqué en Europe) et passer au traçage rétrospectif (mis en œuvre au japon et en Corée).   Pour des raisons différentes mais complémentaires. Pour identifier les événements supercontaminants. Pour repérer les individus superpropagateurs. Parce que le traçage prospectif ne peut pas faire face. il y a trop de cas. Nous y sommes.   Rappel : il y a deux stratégies de traçage. Prospectif ou aval (forward tracing) :  on recherche et on alerte les contacts de la personne testée positive. Traçage rétrospectif ou amont ( backward tracing ou reverse tracing) :  on recherche comment, où et par qui, la personne a été contaminée.   C’est le cas du virologue japonais  Hitoshi Oshitani  : « la plupart des gens ne transmettent pas le virus à un contact à haut risque. L’important n'est pas tant de connaître les contacts d'une personne, mais surtout de découvrir l'endroit où elle a été infectée ». https

Angleterre : un système de traçage centralisé, coûteux et dysfonctionnel

Lorsque le programme « test and trace »   a été lancé fin mai, Boris Johnson promettait qu’il serait le «  meilleur du monde ». Chargé au printemps de déployer la stratégie « test and trace », le secrétaire à la Santé, Matt Hancock, avait   opté pour un système centralisé et en avait confié la gestion à deux entreprises privées : le cabinet Deloitte, pour l’organisation des tests, Serco et le franco-américain Sitel (ex-Acticall, famille Mulliez) pour les centres d'appel et la recherche des contacts. Pour un budget (tests et traçage) de 12 milliards de livres.   Quelque 25 000 personnes ont été recrutées par Serco et ses sous-traitants pour assurer le suivi et l'accompagnement des personnes testées positives et de leurs cas-contact. Si le programme « test and trace »  a   renforcé la capacité de test de 2 000 par jour à environ 300 000 par jour, les délais de transmission des résultats limitent l’efficacité de la recherche de contacts. Le pourcentage de personnes testées positiv

Un nombre croissant de voix se font entendre pour abandonner le traçage prospectif et passer au traçage rétrospectif

Un nombre croissant de voix se font entendre pour abandonner le traçage prospectif (pratiqué en Europe) et passer au traçage rétrospectif (mis en œuvre au japon et en Corée). Pour des raisons différentes mais complémentaires. Pour identifier les événements supercontaminants. Pour repérer les individus superpropagateurs. Parce que le traçage prospectif ne peut pas faire face il y a trop de cas. Nous y sommes. Rappel : il y a deux stratégies de traçage. Prospectif ou aval (forward tracing) : on recherche et on alerte les contacts de la personne testée positive. Traçage rétrospectif ou amont (backward tracing ou reverse tracing) : on recherche comment, où et par qui, la personne a été contaminée. C’est le cas du virologue japonais Hitoshi Oshitani  : « la plupart des gens ne transmettent pas le virus à un contact à haut risque. L’important n'est pas tant de connaître les contacts d'une personne, mais surtout de découvrir l'endroit où elle a été infectée ». C’est aussi le cas d

50 000 enquêteurs sur le terrain aux États-Unis : au moins 100 000 seraient nécessaires

Les États-Unis ont abordé la pandémie avec environ 2 000 agents de santé publique spécialisés dans la recherche des contacts. Les experts pensent que 100 000 ou plus seraient nécessaires pour endiguer la circulation du virus. Le gouvernement fédéral a largement été absent pour aider les États et les autorités locales à étendre leurs capacités de suivi. Et encore mois pour impulser et coordonner. Le contact tracing s’est invité dans la campagne présidentielle quand Trump a reconnu avoir été détécté  mais entravé toute recherche de contacts systématique parmi les personnes qu’il avait croisées. (Au moins 37 membres du personnel de la Maison Blanche et d'autres contacts ont été testés positifs) Les États-Unis disposeraient de plus de 53 000 « traceurs de contact  », selon une enquête auprès des États menée par le Johns Hopkins Center for Health Security en collaboration avec NPR. C'est quatre fois que fin avril, mais loin encore des 100 000 jugés nécessaires. Seule une poignée d&

Des équipes de recherche de contacts débordées en Allemagne : Berlin et Stuttgart dont appel à la Bundeswehr

Le 6 octobre, les enquêteurs de terrain étaient submergés à Berlin et dans quatre autres villes : Offenbach (Hesse), Pinneberg et Lahn-Dill (Schleswig-Holstein) Esslingen (Bade-Wurtemberg).  C’est le cas à Stuttgart depuis quelques jours.  Face à l’afflux de nouveaux cas, les autorités dans ces villes ne peuvent plus garantir que chaque personne testée positive sera rappelée par des enquêteurs.  Plusieurs  centaines de soldats sont à pied d'oeuvre à Berlin pour épauler les autorités sanitaires. Onze arrondissements de Berlin accueillent ces militaires : seul l'arrondissement de Friedrichshain-Kreuzberg continue de rejeter le recours à l'armée.  Aprés Berlin,  Stuttgart et plusieurs Länder (après Berlin) demandent le renfort de la Bundeswehr.   Le gouvernement allemand et les Länder   s’étaient pourtant accordés le 15 avril pour renforcer les services de santé publique locaux avec l’objectif d’une équipe de 5 enquêteurs pour 20 000 habitants, soit, au total, 20 000 enquête

Le volet « recherche de contacts», grand absent de la Mission d’évaluation de la gestion de la crise du Covid-19

  Le r apport d'étape publié mardi 13 octobre par la mission d'évaluation de la gestion de la  crise du Covid-19  liste des  «   défauts manifestes d'anticipation, de préparation et de gestion » : disponibilité des masques, déploiement des tests, défaut de coordination entre les différents acteurs.  La mission d’évaluation   porte un jugement sévère sur le déploiement des tests : « Début octobre 2020, alors qu’environ 1,2 million de tests sont réalisés par semaine, plusieurs questions se posent : la stratégie de priorisation, les délais de restitution des résultats et surtout leur utilisation opérationnelle en vue du contrôle de l’épidémie (traçage, isolement). L’approche trop fractionnée de la stratégie « tester, tracer, isoler » réduit fortement son efficacité en matière d’épidémiologie d’intervention sur le terrain, indispensable pour casser les chaînes de transmission ».   Le rapport d'étape ne formule aucune observation à propos du volet « traçage » de la stratégi

Suisse : les équipes de traçage submergées

Le 15 octobre, dans son rapport quotidien, l’OFSP annonçait 2613 nouveaux cas en Suisse. Le traçage des contacts par les cantons arrive à ses limites, rapporte HeidiNews . (16 octobre) « Les médecins cantonaux ne s'attendaient pas à une telle vitesse de propagation des cas. Les équipes de traçage de contact n'arrivent plus à joindre tout le monde à cause de la vitesse de la propagation. Les services de santé publique sont proches de la rupture dans certains cantons ».   A Geneve, HeidiNews rapporte, le 14 octobre,   que   «  les équipes de traçage de contacts, qui comptent une centaine de collaborateurs, souffrent. Elles ont largement atteint leur point de saturation et cela commence à influencer la qualité des enquêtes d’entourage. Initialement, il était prévu que ces équipes prennent en charge une cinquantaine de nouveaux cas par jour. Cette limite est dépassée depuis plus d’une quinzaine de jours. Depuis une semaine, les équipes de traçage doivent couvrir plus de cent nouve