Un nombre croissant de voix se font entendre pour abandonner le traçage prospectif et passer au traçage rétrospectif

Un nombre croissant de voix se font entendre pour abandonner le traçage prospectif (pratiqué en Europe) et passer au traçage rétrospectif (mis en œuvre au japon et en Corée).


Pour des raisons différentes mais complémentaires. Pour identifier les événements supercontaminants. Pour repérer les individus superpropagateurs. Parce que le traçage prospectif ne peut pas faire face il y a trop de cas. Nous y sommes.


Rappel : il y a deux stratégies de traçage.

  • Prospectif ou aval (forward tracing) : on recherche et on alerte les contacts de la personne testée positive.
  • Traçage rétrospectif ou amont (backward tracing ou reverse tracing) : on recherche comment, où et par qui, la personne a été contaminée.


C’est le cas du virologue japonais Hitoshi Oshitani : « la plupart des gens ne transmettent pas le virus à un contact à haut risque. L’important n'est pas tant de connaître les contacts d'une personne, mais surtout de découvrir l'endroit où elle a été infectée ».



C’est aussi le cas du Pr Flahaut,  qui qualifie cette stratégie de » japonaise».

Il esquisse ici le fondement théorique de cette stratégie.



C’était, dès cet été, le cas du Professeur Drosten. « Les nombreux tests que les politiciens préparent actuellement se révéleront bientôt positifs et accableront les autorités sanitaires. Regarder en amont est plus important que regarder en aval ».  


De Martin McKee, professeur de santé publique à la London School of Hygiene and Tropical Medicine.


Ou encore du Dr Andrew Morris, spécialiste des maladies infectieuses au Sinai Health à University Health Network à Toronto.



C’était aussi la conclusion de Zeynep Tufekci, dans un article majeur, très documenté, dans The Atlantic.



Un certain nombre d’études vont dans ce sens

The effectiveness of backward contact tracing in networks

Implication of backward contact tracing in the presence of overdispersed transmission in COVID-19 outbreak



Au Royaume Uni, face au fiasco du programme « test and trace », des responsables gouvernementaux envisageraient, semble-t-il, d’introduire le «traçage inversé »





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