Face à l’afflux de nouveaux cas, le traçage perd du terrain

En Europe, les programmes de traçage sont sous tension. Voire au bord de la rupture.

La liste des cas-contact à appeler sous 24 heures s’allonge de jour en jour L’objectif de joindre 75 % des cas-contacts dans les 24 heures s'éloigne. Certains pays s’efforcent de renforcer les effectifs (France, Allemagne). Ou font appel à l’armée. 


Dans certaines villes (Bruxelles) ou pays (Slovénie), les services de santé, submergés renoncent à rappeler chacun des cas-contact : la responsabilité de prévenir les cas-contact y incombe aux personnes testées positives


Tour d’horizon


Allemagne: Dans un tiers des länder, les services de santé publique atteignent leurs limites. Ils ne découvrent désormais l'origine d'une infection que dans moins de 30 % des cas.


Le taux d’identification des causes diminue de plus en plus Les enquêteurs n'ont parfois plus le temps de demander toutes les listes de contacts aux restaurants et cafés afin d'identifier le lieu réel de l'infection


Les autorités à Berlin et dans d’autres villes ne peuvent plus garantir que chaque personne testée positive sera contactée par des enquêteurs. Berlin et plusieurs Länder demandent le renfort de la Bundeswehr. 


Le chef de cabinet de Mme Merkel estime qu’il manque 10 000 agents. Il envisage de faire appel à des étudiants. La Bundeswehr pourrait déployer 5 000 soldats à bref délai et 10 000 autres plus tard.

Voir : Des équipes de recherche de contacts débordées en Allemagne : Berlin et Stuttgart dont appel à la Bundeswehr


Wallonie et Bruxelles Les centres de santé enregistrent un retard considérable en ce qui concerne les appels passés aux personnes testées positives ou à leurs contacts. En cause, les défaillances du logiciel des centres d'appels, mais surtout un manque cruel d’effectifs. 

Voir : Belgique : engorgement du suivi de contacts



Angleterre: Malgré une « brigade sanitaire » de 25 000 personnes, entre 25 % et 1/3 des cas-contacts restent en dehors des radars. Un grand nombre de municipalités ont mis en place leur propre système de suivi des personnes
Angleterre : un système de traçage centralisé, coûteux et dysfonctionnel


Israël: la recherche de contacts a été confiée à l’armée. Elle ne sera pleinement opérationnelle qu’en novembre. Le gouvernement mise aussi sur les capacités de surveillance technologiques du Shin Bet. 

Voir :  https://quelleforcesanitaire.blogspot.com/2020/10/israel-le-gouvernement-confie-la.html


 Suisse : dans plusieurs cantons, dont Genève, les équipes de traceurs débordées n’ont plus le temps d’investiguer au téléphone afin de trouver l’origine de la contamination. 

Voir :  https://quelleforcesanitaire.blogspot.com/2020/10/suisse-les-equipes-de-tracage-submergees.html


Pays Bas: les services de santé de 10 régions sur 25 limitent la recherche de contacts. Il incombe désormais aux personnes atteintes d’informer leurs proches et de leur conseiller de s’isoler. 

Voir : https://quelleforcesanitaire.blogspot.com/2020/10/pays-bas-10-regions-sur-25-arretent-la.html


Submergée, la Slovénie abandonne le traçage des contacts faute d'effectifs suffisants. Il revient désormais aux personnes infectées d'informer leurs contacts

Voir : https://quelleforcesanitaire.blogspot.com/2020/10/submergee-la-slovenie-abandonne-le.html


France: avec en moyenne 2,8 cas contacts par « patient zéro », les brigades sanitaires de la CNAM doivent passer 110 000 appels dans un délai de 24 heures Le dispositif commence cependant à perdre du terrain


La CNAM ne parvient à joindre que 90 % des personnes-contacts à risques, contre 97 % la semaine précédente. 19 % des cas contacts ne sont pas joints en temps et en heure. Près de 75 % des nouveaux cas identifiés ne sont liés à aucun cas connu


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