Suisse : les équipes de traçage submergées

Le 15 octobre, dans son rapport quotidien, l’OFSP annonçait 2613 nouveaux cas en Suisse.

Le traçage des contacts par les cantons arrive à ses limites, rapporte HeidiNews. (16 octobre)

« Les médecins cantonaux ne s'attendaient pas à une telle vitesse de propagation des cas. Les équipes de traçage de contact n'arrivent plus à joindre tout le monde à cause de la vitesse de la propagation. Les services de santé publique sont proches de la rupture dans certains cantons ». 


A Geneve, HeidiNews rapporte, le 14 octobre,  que  
« les équipes de traçage de contacts, qui comptent une centaine de collaborateurs, souffrent. Elles ont largement atteint leur point de saturation et cela commence à influencer la qualité des enquêtes d’entourage. Initialement, il était prévu que ces équipes prennent en charge une cinquantaine de nouveaux cas par jour. Cette limite est dépassée depuis plus d’une quinzaine de jours. Depuis une semaine, les équipes de traçage doivent couvrir plus de cent nouveaux cas quotidiens, ce qui se traduit plusieurs centaines d’appels téléphoniques par jour. Depuis vendredi dernier, les enquêteurs n’ont plus le temps d’investiguer au téléphone afin de trouver l’origine de la contamination. La priorité est désormais de continuer à placer en isolement les cas positifs et en quarantaine les contacts étroits sans devoir resserrer les critères de mise en quarantaine ».

"Le travail des enquêteurs s’avèrent d’autant plus difficile que les gens contaminés sont de plus en plus réticents à fournir l’identité de leurs contacts étroits, précise la médecin. Pour assurer le rythme effréné des enquêtes d’entourage, les mises en quarantaine commencent désormais à être semi-automatisées dans le canton. Les gens priés de rester à domicile sont parfois notifiés par SMS, au lieu d’être avertis par téléphone.

Se pose la question de la stratégie de traçage à adopter face à l’essor de nouveaux cas Covid-19».

Selon Aglaé Tardin, médecin cantonale genevoise, « les enquêteurs sont soumis à un immense stress et une immense surcharge de travail. Nous allons parvenir à tenir ce rythme uniquement si la durée de cette intensité est courte, au maximum deux semaines. Au-delà, il faudra qu’on renonce à cette digue. Et c’est l’unique digue qui permet de ralentir la courbe de la propagation et des nouveaux cas. Nous devons tout mettre en œuvre maintenant pour aplatir la courbe.»

Selon le bulletin du 9 octobre de la National COVID-19 Science Task Force (NCS-TF), « Le nombre de personnes testées positives au SARS-CoV-2 a fortement augmenté depuis le début du mois de juin 2020, passant de moins de 20 par jour à plus de 700 actuellement (début du mois d’octobre, voir Fig. 1A). Durant cette période, le nombre de cas a doublé en moyenne toutes les 3 à 4 semaines. Nous estimons que le doublement se produit désormais encore plus rapidement. Si cette tendance se poursuit, il faudra compter avec plus de 2000 cas par jour en octobre. Le pourcentage de tests positifs était supérieur à 7% au cours des sept derniers jours, dépassant ainsi la limite de 5% recommandée par l’OMS. Cela signifie que trop peu de tests sont effectués par rapport au nombre de cas, et que trop d’infections ne sont donc pas détectées. Cette situation réduit l’efficacité de la stratégie visant à interrompre les chaînes d’infection de manière ciblée , basée sur le dépistage, l’identification des contacts, l’isolement et la quarantaine ». 


En mai dernier, pour accompagner la levée des restrictions et mesures de confinement, la Confédération avait exige que les cantons mettent en place un systéme de tracing systématique. Sans déterminer le nombre d'enquêteurs de terrain nécessaires à l'échelle nationale. La task force scientifique de la Confédération avait estimé à 2000 le nombre d'enquêteurs de terrain nécessaires à l'échelle nationale. Selon la Tribune de Genève, les cantons réunis n'avaient alors prévu de mobiliser 600 enquêteurs pour tracer les chaînes d’infection: 7 pour 100'000 habitants. 





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