William Dab : il faut maintenant organiser en quelques jours des équipes mobiles dans 100 départements
William Dab, commente dans le JDD, la création de brigades d’enquêteurs
C’est une très bonne chose, c’est la reconnaissance du fait que la bataille se gagne sur le terrain. Le défi est immense, car c’est une première. Le choix d’une action à l’échelle départementale est justifié pour coller à la réalité de l’épidémie, mais ça veut dire qu’il faut des informations fiables à ce niveau, et la carte des départements verts, orange et rouges a déjà dû être rectifiée. Les informations nécessaires ne sont pas que celles venant des hôpitaux.
Des campagnes de tests sur échantillons représentatifs au niveau départemental sont nécessaires. De plus, il faut maintenant organiser en quelques jours des équipes mobiles dans 100 départements pour repérer les malades, identifier les personnes qu’ils ont pu contaminer et les isoler pour casser la chaîne de transmission. Le directeur général de la Cnam a annoncé que ça reposerait sur les médecins avec l’appui de plateformes de l’Assurance maladie. C’est judicieux. Il faut associer les soins et la santé publique, et garantir le secret aux personnes à qui on va poser des questions qui peuvent concerner leur vie personnelle.
Les généralistes seront-ils disponibles?
Avec la levée du confinement, ils vont voir arriver dans leur cabinet des patients qui ont retardé leurs soins. Donc, il faudra compléter ce dispositif, notamment dans des zones denses où on manque de généralistes, comme à Paris. L’Assistance publique s’y prépare, c’est très bien. Et, surtout, il faudra convaincre les personnes susceptibles d’être contagieuses qu’elles doivent rester isolées et il faudra les accompagner.